Igor Coréa, un conseiller amical !

En 1882, Jigoro KANŌ fonde le Jūdō Kōdōkan. C’est le fruit d’une recherche consacrée à l’étude du jūjutsu (« techniques de souplesse, art doux »), qu’il choisit de réorganiser autour de principes éducatifs tout en prenant soin d’en préserver les traditions classiques. 

 « Kanō était fermement convaincu que, comparé aux sports proposés dans les autres pays à la même époque, le jūjutsu offrait un mode d’entrainement mental et physique supérieur, et il comprit qu’en lui adjoignant une philosophie adaptée à la société moderne issue de la Restauration Meiji (1868-1912), il deviendrait un excellent support éducatif.

Il déclara dès lors que les objectifs de la pratique du Jūdō étaient de se perfectionner physiquement, mentalement et moralement et que les qualités acquises devaient être mises au service de la société.

Le travail proposé par I. Corréa relève d’un caractère pédagogique, non pas seulement, dans l’idée première de la pédagogie comme l'art d'éduquer, c’est-à-dire des méthodes et pratiques d'enseignement et d'éducation ainsi que toutes les qualités requises pour transmettre un savoir quelconque. Il propose une étude de la voie souple. 

A travers les trois thèmes retenus pour exprimer la pédagogie d’I. Corréa, on retrouve une interprétation des idées clés de J. KANŌ, à savoir la volonté de se perfectionner (niveau individuel) et d’être utile à la société (niveau collectif).  

 

I. Corréa nous a invités à participer à ce mouvement de recherche permanent, en le structurant autour des thèmes de :

Autonome : mot clé dans notre pratique – FIAJ, Fédération International Autonome de Junomichi.

L’autonomie, en général, est définie comme étant la faculté d'agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite, sa propre loi. L'autonomie, sachant qu'elle est à l'origine de sa propre création, est capable de s'interroger en permanence sur la validité de ses institutions, de ses lois, de ses normes, et par suite, de les transformer.

De par sa vie, I Corréa a démontré l’importance du kokorozashi, à travers son engagement et sa sincérité dans la pratique, le développement et l’enseignement du junomichi.

Cet engagement s’est exprimé sous différentes formes, alliant l’engagement dans la pratique et la volonté de progresser individuellement et collectivement ; l’engagement dans l’enseignement, lui a permis de développer une étude du junomichi par une recherche permanente du sens de la pratique (la différenciant d’une pratique sportive).  

Au delà du caractère amical des relations entre les pratiquants, la question de la convivialité est bien plus fondamentale et ancrée dans le junomichi.

I. Corréa l’a inscrite au cœur de la pratique, comme étant la volonté de construire et structurer les liens entre pratiquants de junomichi mais aussi avec les non pratiquants.

En d’autres termes, la pratique du junomichi ne peut pas et ne doit pas être perçue comme étant la seule recherche de l’efficacité d’une technique pour gagner des combats en compétition. Elle est une étude de la voie souple qui invite, à travers la pratique, des échanges, un partage réciproque, un engagement et une solidarité entre pratiquants.

On définit la spontanéité en junomichi moins comme étant ce qui se produit par l'initiative propre d'un agent, sans être l'effet d'une cause extérieure, mais plus comme le degré d’imprégnation de la pratique de junomichi en chacun.  

C’est-à-dire, que la spontanéité c’est au-delà du stade de l’étude du mouvement (apprendre, rechercher à faire…).