On définit la spontanéité en junomichi moins comme étant ce qui se produit par l'initiative propre d'un agent, sans être l'effet d'une cause extérieure, mais plus comme le degré d’imprégnation de la pratique de junomichi en chacun.  

C’est-à-dire, que la spontanéité c’est au-delà du stade de l’étude du mouvement (apprendre, rechercher à faire…).

 

C’est être le mouvement. Cela signifie que par la pratique on a acquis une connaissance, une sensation, une forme qui permet d’agir, de pratiquer avec une utilisation efficace de l’énergie.

On n’a plus besoin de penser le mouvement, on l’est.

La spontanéité dans le junomichi proposée par I. Corréa réside dans la démarche développant des sensations, le ressenti afin d’imprégner au plus profond de soi, la recherche de la voie douce et sa mobilisation de manière spontanée.

En d'autres termes, il s'agit de mettre l'intelligence au service de la sensation (Par quel chemin je vais trouver cette sensation...?). C’est l’idée d’être au-delà de la connaissance des techniques, de leur maîtrise.

Quelque soit le niveau dans la pratique du junomichi, la spontanéité existe. Elle est plus ou moins consciente.

De par la diversité de modes d’apprentissage de chacun, il n’existe pas une manière de l’acquérir.

Elle passe par la pratique, par exemple, la pratique de tous les exercices du junomichi qui permet de nous amener à la maîtrise des techniques.

Par exemple, le randori est un exercice qui permet de s’exprimer, d’exprimer sa maîtrise des techniques et sa créativité. Surtout, à travers ce thème, le junomichika se confronte au défi d’exprimer sa personnalité dans la pratique, dans la maîtrise des techniques, dans le sens qu’il donne à l’étude de la voie douce.

La recherche de la spontanéité permet l’émergence de deux dynamiques complémentaire : celle de la maîtrise des techniques, des exercices et du sens donné à la pratique du junomichi et celle de l’influence du junomichika sur cette pratique et le sens qu’il lui est donné.

L’expression de cette spontanéité est sans doute l’harmonie que l’on peut ressentir avec soi-même et avec son partenaire dans cette recherche de la meilleure utilisation de son énergie pour apprendre, s’élever, partager...

Elle nous permet de nous dégager de la volonté de tout maîtriser, en figeant ainsi son attention sur une diversité de choses. Elle nous offre l’opportunité d’être avant tout en respectant les principes de pratique du junomichi, à savoir la non opposition, le contrôle, l’esquive, la mobilité, la décision.

Jean-Marc D., août 2013