"Le koshiki no kata est hérité de l’école de jujutsu Kito ryu. Il est constitué de différentes techniques utilisées par les samouraïs au cours de l’époque médiévale et jusqu’à l’ère moderne Meiji, au milieu du XIXe siècle. Ce kata offre l’image d’un combat entre deux samouraïs au bord d’une falaise. Les deux combattants portent une armure qui les contraint à un déplacement lent et maîtrisé. À chaque attaque, l’assaillant tente de jeter l’autre dans le précipice. Le samouraï attaqué esquive et contrôle l’attaque, et amène son assaillant jusqu’au bord de la falaise, où il lui laisse la possibilité d’échapper à la chute fatale. Attaque après attaque, le danger s’accentue, jusqu’à la dernière technique, à l’issue de laquelle l’attaquant est projeté du haut de la falaise.

 

Le koshiki no kata est constitué de deux séries de mouvements. La première, omote, en compte quatorze, la seconde, ura, seulement sept. Au cours de la série omote, Tori se tient prêt à recevoir l’attaque de Uke et lui laisse la développer avant de la prendre. Dès que Tori a esquivé l’attaque, il permet encore à Uke de conserver une forme d’initiative, une mobilité qui se résoud en un déplacement prolongé par un ukemi.

Dans la série ura, tout s’inverse. L’amplitude des déplacements se resserre, les mouvements se raccourcissent, Tori accentue son avance sur Uke et provoque les attaques de celui-ci de manière appuyée. L’ensemble du koshiki no kata peut être compris comme un enseignement prodigué par Tori à Uke. Un enseignement à deux versants, l’un ample, l’autre court. À l’issue du dernier mouvement de la série ura, Tori projette Uke pour la première et la seule fois. Il achève ainsi son enseignement en exécutant la forme la plus courte et en faisant éprouver à son partenaire l’efficacité maximum d’une projection véritable.

La pratique de ce kata impose de posséder une conscience aiguë de sa mobilité et de celle de son partenaire. Le koshiki no kata est réalisé à un rythme lent et contrôlé. Les partenaires y évoluent comme au long d’une « ligne de crête », sans jamais basculer d’un côté ou de l’autre. L’exigence de la ligne de crête, c’est de maintenir un possible sans que l’action ne déborde d’un côté ni de l’autre."

 

 

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