Au delà du caractère amical des relations entre les pratiquants, la question de la convivialité est bien plus fondamentale et ancrée dans le junomichi.

I. Corréa l’a inscrite au cœur de la pratique, comme étant la volonté de construire et structurer les liens entre pratiquants de junomichi mais aussi avec les non pratiquants.

En d’autres termes, la pratique du junomichi ne peut pas et ne doit pas être perçue comme étant la seule recherche de l’efficacité d’une technique pour gagner des combats en compétition. Elle est une étude de la voie souple qui invite, à travers la pratique, des échanges, un partage réciproque, un engagement et une solidarité entre pratiquants.

 

Cette étude n’étant pas confinée au seul tatami, elle invité également les non pratiquants à cette convivialité. 

La convivialité est ainsi conçue comme un processus d’échange et de partage réciproque entre les pratiquants et non pratiquants pour établir un environnement propice à la pratique du junomichi et permettre de bien vivre ensemble cette aventure permanente de l’étude de la voie douce.

Avant tout, c’est la prise du kumi kata qui établit, en premier lieu, ce lien. « Le Kumi Kata est le moyen par lequel deux partenaires établissent leur relation. Il est la condition de travail que propose le junomichi, à l’intérieur de laquelle se développe la vigilance, la disponibilité, la spontanéité, la souplesse, ainsi que l’ensemble des éléments techniques » (Corréa et al., 2002, p. 170).

Le Mondō constitue une deuxième opportunité d’établir un lien. « Les junomichikas éprouvent la nécessité d’échanger régulièrement intuitions, pensées, compréhension du junomichi au cours de conversations libres… ces moments de réflexion sur la pratique interviennent après le travail sur le tatami, librement, à l’initiative de chacun » (Corréa et al., 2002, p. 153).

La Commission Technique est une troisième opportunité d’établir un lien. La Commission, regroupant des pratiquants confirmés, propose un cadre pour la pratique, son évolution,… créant, de la sorte, un lien de réciprocité sous forme d’un aller-retour entre les retours d’expérience, des échanges avec des junomichikas et les propositions d’orientation de la pratique.

Le séminaire des professeurs établit un lien entre les pratiquants. Des échanges entre les  professeurs s’effectuent au niveau des pratiques d’enseignement, avec les membres de la commission technique sur l’évolution de l’enseignement et du cadre de la pratique.

La cérémonie des vœux permet un élargissement de ce lien vers des publics non pratiquants. A travers la présentation de la pratique du junomichi, le public non pratiquants à l’opportunité d’aborder et d’être solidaires avec la démarche de recherche autour des principes, des techniques, des exercices du junomichi.

La rencontre internationale permet aux pratiquants de confronter leur maîtrise de leur technique, et le public d’apprécier la mise en œuvre des principes du junomichi.

Le pot de l’amitié après des événements (stages…) associent pratiquants et non pratiquants dans un moment convivial.

On retrouve l’idée de prospérité mutuelle qui ne s’arrête à la prise de kumi kata et donc à l’établissement de liens entre les pratiquants, mais aussi avec les non pratiquants.

A notre sens, cette convivialité renforce la démarche individuelle, structuré par la pratique du junomichi, d’expression du kokorozashi. La diversité des junomichikas, chacun d’entre eux dans une démarche d’étude de la voie souple et de recherche de kokorozashi, vient enrichir la démarche collective du junomichi.

Jean-Marc D., août 2013